FEMME DE MARIN
 
 

Je serre la mer contre moi,
comme une amie de l'horizon
qui n'en finit pas d'être là,
au bout du quai de mes chansons,
et qui m'attend.

Sur le ventre rond de la dune,
j'apprends par coeur une marée
qui file entre un quartier de lune
et le soleil décoloré
à bout portant.

Le vent souffle à perdre son âme,
comme à la naissance du monde.
J'ai pour lui mes cheveux de femme,
le bout de mon écharpe blonde
et tout mon temps.

Mes rêves de femme de marin tournent en rond
sur l'océan.
L'horizon n'est qu'une ride sur mon front
quand je t'attends.

 

© Daniel Bourdelès